Mercredi 22 octobre 3 22 /10 /Oct 15:03

Lundi 6 octobre 08

 

 

Nous vivons des choses fortes, immensément fortes. Sexuellement, c’est la course à la plus grande perfection, à la plus grande variété de situations érotiques. Nous sommes bien ensemble. Mais il ne m’aime pas. Il a de l’affection, des sentiments mais pas suffisamment intenses pour que nous partagions une vie ensemble.

 

Puis, j’ai l’impression, que des frémissements de lassitude s’insinuent chez moi et peut-être chez lui aussi. Je m’inquiète de cette frénésie de sexe. L’amour ne peut pas être cette recherche incessante du plaisir. Et puis il y a une limite dans la sexualité. Lui n’a-t-il pas écrit que nos situations érotiques étaient répétitives ? Je ne m’en étais pas aperçu !

 

 Je me sens capable aujourd’hui de me détacher de lui (???) mais ça ne m’apporte pas beaucoup de réconfort et encore moins de béatitude.

 

Je crois que hier soir il s’est passé quelque chose, quelque chose qui couvait depuis quelques jours, exactement depuis vendredi soir. (la rando qui n’était pas sûre) ou même jeudi soir au téléphone à propos de mon texte dans le blog. Ca à continuer samedi matin, puis dimanche matin, pour disparaître momentanément à chaque fois que nous nous téléphonions ou que nous nous voyions. Hier soir, parce qu’il n’a pas eu envie de faire l’amour, je lui ai reproché son manque de tendresse et lui ai dit qu’il ne m’aimait pas. J’ai ajouté également que les actes n’étaient pas des preuves, mais que les non-actes et non-mots en étaient. C’est ce qu’il pratique, il ne dit pas, il ne fait pas. Je comprends maintenant pourquoi lorsque j’étais en couple, il m’aimait. Ca ne l’engageait pas. Ce qui n’a plus été le cas quand j’ai été seule, il devenait un peu responsable de moi. Cela devenait dérangeant et encombrant. D’où la disparition de « mon amour » et du « je t’aime ». Ne pas s’investir pour ne pas s’engager.

 

Je me sens sereine et lucide et plus forte, devant cette situation. Je sais que je ne peux pas me contenter de miettes. Il faut que je vive ma propre vie, pour moi, en égoïste, comme lui. Moins l’aimer. Les larmes montent. Je l’aimais vraiment comme je n’ai jamais aimé personne.

 

Si je réfléchis, sonde au plus profond de moi, depuis juin 2007, cette situation de vie où on se voit par petite touches, ne me convient pas. J’essaie de m’y couler, de l’accepter mais en fait je n’y arrive pas. Je n’arrive pas non plus à vivre sans son existence dans ma vie. Mais dimanche soir il me semble avoir trouvé l’argument sur lequel je peux m’appuyer pour avoir la force de ne plus l’aimer, du moins de me détacher : LUI NE M’AIME PAS.

 

 

Une question cependant. Vais-je arriver à faire l’amour aussi intensément et avec autant de tendresse, ayant pris conscience de tout cela ? Je redoute, j’ai peur.

 

Oui, la semaine dernière j’ai osé dire dans le blog que j’étais « heureuse ». Quelle prétention ! J’ai été rapidement punie de ce bonheur insolent que j’éprouvais, le retour du bâton ne s’est pas fait attendre, j’ai été assommée brutalement, en quelques minutes, car dimanche soir ce fut l’effondrement. Il n’avait pas envie de moi.

 

Je frôle le bonheur, je le touche même, le palpe, le goûte, en ressens les délices. Mais je n’ai pas le temps de m’en repaître, il m’échappe à chaque fois.

 

Je ne voudrais plus souffrir, alors je me carapace, mais je ne suis plus MOI.

J’essaye de le désaimer, mais je ne suis plus MOI.

 

Mon désir est de lui dire combien je l’aime pour ce qu’il est, combien je suis bien quand je suis avec lui. Je dois même le lasser, déranger sa vie.  Mais faut-il encore qu’il y ait un retour pour que je sois vraiment heureuse. Qui peut supporter de donner dans le vide, qui peut supporter de ne pas être aimé ?

 

Choisir entre :

    Être heureuse par intermittence

en alternance avec

    Être très malheureuse, atteindre le gouffre, aspirer à ne plus exister.

 

Ou bien:
    Ne jamais vraiment être heureuse ni vraiment malheureuse ?

 

J’ai une certitude : Les êtres en fuite, ceux qui se dérobent sans cesse et dont on ne peut percer le mystère, ceux qui restent imperméable à notre moi, ceux qui font souffrir, ceux qu’on ne possède pas entièrement, sont les êtres aimés par excellence, mais aussi ceux dont le temps finit par effacer l’effigie.

(Selon Marcel Proust)

 

 

Par Abus d'amour - Publié dans : journal intime
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